Albumville

Présentation :

Au sein de la ville, parfois au plus secret, au plus reculé, Michel Valprémy est retenu par des lieux, des personnes ou personnages et en fait sa substance. Coquineries et humour, dureté et quotidien, souvenirs, dialogues : toute une flore urbaine bien personnelle, finement choisie, un herbier citadin où les plantes seraient remplacées par des éléments glanés au fil des rues. Une observation élaborée liée à une écriture raffinée, nous rend ces textes très familiers en nous donnant l’envie d’inventer notre propre album.

Couverture et frontiscipe Elizabeth Batard

Extrait :

« Il chante des coplas sur ma bouche ¡Ay ! Je mâche ce que je peux. Ça rouscaille et rocaille. J’étouffe ¡Ay ! C’est du gitan, de l’andalou. J’avale mon éventail, ma rose rouge, mon peigne et sa mantille, la noire, très longue. J’ai fait le voyage. Je veux du typique, de l’authentique. Il connaît tout, la ville déserte, la ville en liesse, il a touché la hanche saignante d’un matador ¡Ay, ay ! Je suis, c’est facile, le cousin de son âme, la flamme aiguë (pointue) de son cœur, ou démon, cendres, songe et baptême, piment de son ventre, de son sexe, de sa langue, la douleur majuscule, la folie, la mort et plus encore. J’ai fait le voyage. Je veux les bandas, le cirque de cuivre pour que dansent les vieillards assis, je veux la foule saoule, dépoitraillée, la chaleur couleur drapeau ou miel de foire, la sueur qui pétille et lâche son tanin, je veux ─ j’étais bouseux hier ─ le cœur du monde, son noyau dur, sans un brin d’herbe, une touffe d’orties, sans l’ombre d’une feuille, juste la pierre et la peau, avec un bout de bleu, cocarde dans l’armoire ¡Ay, ay, ay ! Il ne peut plus chanter, il crache encore deux cordes de guitare, un gimmick castagnettes. Il m’arrache l’épaule. Il va dormir d’un bloc, là-haut, sur les REMPARTS. Et moi je veille. Et rien ne vient, rien. La carte postale vit et vibre : un homme sommeille au premier plan, chemise dénouée, ventre à l’air, un ventre noir et sec de mendiant. »

Michel Valprémy, Albumville

DU MÊME AUTEUR
AUX ÉDITIONS DE
L'ATELIER DE L'AGNEAU

• Tout le monde passe devant les vitrines
• Albumville 
• Cadastre du Clair/Obscur
  

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Michel Valprémy, né en I947, vient de disparaître le 4 septembre 2007.
Il travaillait à Bordeaux où il enseignait la danse. Depuis 1981, il a publié de nombreux textes et poèmes en revue ( Décharge notamment) et une bonne trentaine de livres de prose et de poésie dont cinq à l'atelier de l'agneau. 

A paraître en 2008 : Musc, arbalète

avec des peintures d'Elisabeth Batard

© Michel Valprémy

 

 

DU MÊME AUTEUR
AUX ÉDITIONS ATELIER DE L'AGNEAU

• Tout le monde passe devant les vitrines
• Albumville
  
• Cadastre du Clair/Obscur
• La Mamort (avec Christophe Manon)
• Petits crapauds du temps qui passe (avec Jacques Izoard)
  
  

SUR INTERNET

• Textes de Michel Valprémy sur le site de L'Homme Moderne
  
• Présentation de Michel Valprémy sur le site de La Poésie élémentaire
• Critique de la Mamort sur Le Littéraire
  
• Hommage à Michel Valprémy, lectures de ses textes par ses amis à la Librairie Mollat