RENCONTRES/PRÉSENTATIONS/LECTURES ATELIER DE L’AGNEAU ÉDITEUR – PARIS Mercredi 4 SEPTEMBRE à 20h Où ? Espace L’AUTRE LIVRE, 13 r de l’école polytechnique*, 5° : Aldo Qureshi « Made in Eden », Collection 25, premier livre, et des inédits. Jean Hautepierre, traducteur de « Le Cabaret de la souris rugissante" d’Erich Von Neff (Amérique) : collection transfert (traductions) n°10. NOUVELLE PARUTION AOUT Françoise Favretto lira des passages de "Récits instantanés" de Carole Naggar, collection Biophotos n°1. *M° Maubert-Mutualité La soirée se terminera par un échange autour d’un verre. Vous pouvez amener des personnes avec vous.Aldo Qureshi : « Made in Eden » « Made in Eden » est le premier recueil de poèmes d’Aldo Qureshi et c’est un coup de maître. Il faut remercier L’Atelier de l’agneau de l’avoir publié ! Dans la poésie taoïste, l’officiant voyage dans un territoire microscopique, mais ici le narrateur voyage dans un immeuble et fait d’improbables rencontres, comme le précise le prière d’insérer joint à ce recueil sous forme de lettre. C’est dérangeant à l’extrême, c’est très libre de ton et écrit de manière familière : « c’est pas le genre à rigoler » (p 5). C’est le règne de l’absurde, totalement absurde, comme le monde ! Le peuple du bonheur est à cet égard spécialement répugnant. Vu comme normalement, le contraste n’en est que plus saisissant, l’absurde de la situation ressort d’autant plus… S’il fallait situer cet ouvrage, ce serait dans le sillage dadaïste tant l’absurde est net. Sauf qu’il n’y a pas de décision ni de solution (p 22). C’est parfois inégal (p 23) mais le côté Panurge des gens ressort. La description du McDo est hilarante à souhait (p 26) et se termine ainsi : « les équipiers polyvalents, étaient terrifiés, eux aussi, y en avait même, si je me souviens bien, qui faisaient des signes de croix ». Sauf qu’il y a un côté moderniste avec sa relation satellitaire et sa canette de bière (p 29). Est-ce que c’est écrit en vers ou en prose ? Nul ne le sait : prose non justifiée ou vers très libres ou non comptés ? Tout cela ne va pas sans mystère (p 48 ou 50). Ni sans humour : le texte de la page 65 ne se termine-t-il pas par ces mots « Par ici la bonne soupe » ? La résistance est là, oui, sans doute (p 74), résistance à ne pas se faire arrêter, quitte à se suicider. Mais ce n’est pas en appelant libérateurs, ceux qui viennent arrêter qu’on connaîtra la liberté. Tout semble nous dire, selon Aldo Qureshi, que les choses sont sinistres : « si seulement les libérateurs pouvaient aller libérer ailleurs et nous foutre la paix » écrit le poète à la page 82… Profonde vérité et l’on ne comprend rien à rien ! La seule différence, c’est qu’à chaque fois Aldo Qureshi raconte de petites histoires sans queue ni tête à ses lecteurs, histoires que nous comprenons parfaitement pour ce qu’elles sont. Mais peut-être celui-ci ne recherche-t-il pas la stupidité de ces histoires ? Il y aurait encore bien des choses à décrire… (Aldo Qureshi : « Made in Eden ». Atelier de l’agneau éditeur, 114 pages, 16 euros. En librairie ou sur commande chez l’éditeur : 1 moulin de la couronne, 33220 St-Quentin-de-Caplong. ou sur le site https://www.atelierdelagneau.com